<<Retour en 2014<<Depuis 2013, Emilie Cuissard organise des stages et ateliers découverte autour des plantes sauvages au sein de Unis vers nature, une association dont elle est la co-créatrice.
Cuisiner avec des plantes sauvages n’est plus un privilège réservé à de grands chefs des Alpes ou de l’Aveyron : point n’est besoin, en effet, de s’appeler Veyrat ou Bras pour accompagner Emilie Cuissard dans ses pérégrinations champêtres. Champêtres ? L’imagination aussitôt galope vers des prairies où ruminent à perte de vue des vaches à chocolat suisse. Pas si vite : parfois, les escapades que cette spécialiste en ethnobotanique propose dépaysent ses inscrits, sans qu’ils aient pour autant à s’expatrier de leur périmètre urbain coutumier. Une immersion en douceur pour des citadins “en recherche, qui se rendent compte que leur mode de vie n’est pas adapté à la planète et qui veulent se reconnecter avec la nature.” S’il n’y a pas de profil type, tous les participants présentent une même sympathie pour l’écologie non pas militante ou politique, mais pratique.
Dehors
Les Monts d’Or ou Rochetaillée-sur-Saône constituent un excellent terrain d’exploration. “Les endroits périurbains sont souvent plus ‘sains’ que la campagne ‘pure’, explique Emilie. Car ils n’ont pas été cultivés, ni trop entretenus. À 15 km du centre-ville de Lyon, on peut herboriser avec plus de profit que dans certaines prairies surpâturées. Dans certains coins du Jura, la diversité est parfois moindre.” C’est dans cette zone qu’Émilie a choisi de mener sa troupe. Le programme de cette demi-journée ?
Le menu, devrait-on dire : un atelier “de rouleaux de printemps”. Les participants commencent par faire connaissance avec dix plantes qui constitueront la cueillette puis le déjeuner. Bien sûr, Emilie a effectué un repérage pour localiser ses “cibles”. Elle tient à son approche multi-sensorielle : même si l’on connaît déjà la plante, on réapprend à ses côtés à la découvrir par la vue, le toucher, l’odorat, le goût voire l’ouïe !
Puis, les usages cachés des végétaux sont révélés : teinture, cosmétique et enfin gastronomie, dont certains sont des laissés pour compte. “Avec la berse, on peut faire des lasagnes, des röstis ; avec les orties, je propose non pas des soupes, mais des desserts.” Bien que simples les recettes sont élaborées, et surtout facilement réplicables, “afin que ceux qui ne cuisinent pas du tout puissent les refaire”. Pour les aider, émilie leur adresse à la fin de l’atelier une fiche récapitulative qui revient aussi en détail sur la partie culinaire de la journée.
À table !
Car lorsque la cueillette est achevée, c’est en cuisine que l’on se réunit pour faire le bilan. Les rouleaux de printemps donnent lieu à des puzzles de saveurs : au soja mariné et aux carottes, on ajoute, au choix, les plantes crues qui confèreront des notes d’astringence, d’amertume ou de douceur. Cette initiation vaut bien un hommage, et il n’est pas rare que certains se réinscrivent pour d’autres sessions : balades champêtres, ateliers ou stages de trois jours en immersion en Saône-et-Loire, dans le Jura, le Doubs ou le Rhône. Sur demande, Emilie Cuissard étudie d’autres destinations — en Suisse, notamment.
Quant aux participants qui sentent pousser en eux, ou déjà bien enracinée, une fibre d’amoureux de la nature, ils peuvent tenter le degré supérieur en suivant Nicolas, le partenaire d’Émilie, dans ses stages nomades “vie et survie”. “C’est moins bucolique qu’avec moi, sourit la botaniste, mais cela n’a rien à voir avec Man vs Wild ! Bien au contraire : il dédramatise, fait de la prévention, réconcilie l’homme avec son environnement.”
Unis vers Nature : unisversnature.blogspot.fr, 04 26 55 52 99/06 60 08 93 10.