culture & art de vivre, autrement

Stimento
  • La Une
  • Brèves
  • Entretien
  • Cinéma
  • Livres
  • Saveurs
  • Ici & Ailleurs
  • Musique
  • Dans le rétro
  • Tous les articles
Reading: “Marcello Mio”, “Chien Blanc” en salle le 22 mai 2024
Partager
Aa
StimentoStimento
  • La Une
  • Entretien
  • Cinéma
  • Brèves
  • Ici & Ailleurs
  • Saveurs
  • Livres
  • Tous les articles
Search
Follow US
Made by ThemeRuby using the Foxiz theme. Powered by WordPress
Tous les articles > Cinéma > “Marcello Mio”, “Chien Blanc” en salle le 22 mai 2024
CinémaLa Une

“Marcello Mio”, “Chien Blanc” en salle le 22 mai 2024

Dernière modification le 22/05/2024 à 23:47
Par Vincent RAYMOND Publié le 22/05/2024
Partager
Temps de lecture : 8 min.
Chiara Mastroianni, en pleine réflexion © Les Films Pelleas
Chiara Mastroianni, en pleine réflexion © Les Films Pelleas

Une actrice dans la peau de son père et un berger allemand raciste déboulent sur les écrans cette semaine. Entre autres…

Sommaire
Marcello Mio de Christophe HonoréChien Blanc de Anaïs Barbeau-Lavalette

Marcello Mio de Christophe Honoré

Avouons-le d’emblée, Marcello Mio est le type de film créant plus de méfiance que d’attente. À cause de son concept bizarre aux frontières du malsain, de sa distribution farcie d’entre-soi et des quelques vagues images ayant fuité avant sa projection — lesquelles alimentent des présupposés parasites. Et puis, sa présence en compétition sur la Croisette suscite a priori la suspicion : au fond, ce film tournant en boucle autour du cinéma (et de ses egos) n’a-t-il pas pour seule raison d’être… un “film de festival” ? D’ailleurs, comme pour donner raison à cette assertion, il sort sur les écrans pendant la quinzaine cannosie, comme si sa viabilité commerciale semblait incongrue hors du battage orchestré sur le tapis rouge. Confirmant certains a priori, en infirmant d’autres, la projection prouve comme toujours qu’il n’y a rien de plus trompeur qu’une bande-annonce. À part une rumeur.

Cannes, hors saison, un 30 février sans doute © Les Films Pelleas

Alors qu’elle traverse une période de doute professionnel (mais aussi de vide sentimental), la comédienne Chiara Mastroianni est frappée un matin par sa ressemblance plus importante que d’habitude entre elle est son père. Troublée, elle décide d’habiter la figure spectrale de Marcello, suscitant l’étonnement, l’amusement, la colère, la fascination — parfois tout à la fois — de sa mère Catherine Deneuve, de ses ex Benjamin Biolay et Melvil Poupaud, de ses “collègues” Fabrice Lucchini ou Nicole Garcia… Jusqu’où ce jeu — à supposer qu’il s’agisse d’un jeu — la mènera-t-il ? 

Œdipe is your love

Si Chiara Mastroianni n’avait pas eu le visage de son père ; si elle n’était pas une amie aussi proche de Christophe Honoré ; si sa mère n’était pas une illustre actrice ; si elle n’avait grandi dans cet entourage atypique… On pourrait dresser la liste des facteurs rendant possible ce film. Le premier, non le moindre, découle de l’ascendance de Chiara Mastroianni — une sorte de péché originel — l’inscrivant malgré elle dans une lignée, une histoire, une profession. Un fatum.

Au premier regard et au premier degré, Marcello Mio a bien l’air d’un de ces caprices autofictionnels où les artistes se font plaisir à “faire semblant“ d’être authentiques en disséminant de vrais-faux éléments autobiographiques ; où le spectateur-paparazzi agit symétriquement, feignant de croire ce qu’on lui montre. Canet avait joué cette carte dans Rock’n Roll en mode léger ; Michel Blanc en escaladant (ou dégringolant) le moi par la voie kafkaïenne pour Grosse Fatigue. Mais tous deux étaient auteurs-interprètes quand Chiara M. demeure ici une héroïne paradoxale : omniprésente à l’écran mais dissimulée dernière le masque de son géniteur. Une surface de projection pour Christophe Honoré ; l’auxiliaire permettant de matérialiser un ou plusieurs fantasmes.

À celui de travestir sa complice (et la vérité), on préféra celui de ressusciter un père précocement disparu qu’il partage donc avec sa comédienne — et qui hante sa filmographie. La convocation physique d’un néo-Marcello apparaît également comme un prétexte un peu détourné pour évoquer les univers cinématographiques auxquels l’acteur italien était rattaché — et donc rendre hommage par ricochet à ses réalisateurs : le Visconti de Nuits blanches, le Raúl Ruiz de Trois vies et une seule mort et bien sûr tout les Fellini associés à Mastroianni. Marcello Mio est donc moins un ego-trip d’actrice névrosée qu’un cénotaphe comblé d’images par un auteur ciné(cro)phile.

Qu’en penser ou plutôt, qu’en éprouver ? De la tendresse pour celle qui veut à la fois s’effacer et vivre sa vie. Une pointe d’agacement devant la suite de sketches, parfois maladroits à force de connivence, composant un film dont on redoute qu’il ne restera pas grand chose une fois le tapis du festival remisé…

Marcello Mio de Christophe Honoré (Fr.-It., 2h) avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabrice Lucchini, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Nicole Garcia… Sur les écrans le 21 mai 2024.

***

Chien Blanc de Anaïs Barbeau-Lavalette

1968, en Californie. Peu après l’assassinat de Martin Luther King, Romain Gary et son épouse Jean Seberg découvrent un jour sur le seuil de leur villa un chien abandonné qu’ils recueillent. Hélas, il s’avère que l’animal , un “chien blanc” a été dressé pour attaquer les Noirs. Se refusant à le faire tuer, Gary le confie à un dresseur qui entreprend de le rééduquer. De son côté, Jean Seberg s’investit de plus en plus dans le Mouvement des droits civiques. Et sa carrière en paie le prix…

1968, comme un boomerang ©Vivien Gaumand

Si la décision de confier à Denis Ménochet le rôle de Romain Gary avait de quoi surprendre (la différence de carrures entre l’écrivain et l’acteur heurtent l’idée que l’on se fait de la ressemblance), l’interprétation comme le regard clair du colosse français convainquent à la vision du bien-fondé de l’intuition de la réalisatrice du réussi La Déesse des mouches à feu. Laquelle signe ici la première “authentique” adaptation de Chien blanc — Fuller ayant effectué avec Dressé pour tuer (1982) une transposition très libre. 

Gros canin

On se montre en revanche plus réservé quant à d’autres aspects du films, dont son manque d’unité — s’agit-il un choix délibéré visant à symboliser l’état de morcellement de la société étasunienne ? L’histoire du chien et les intrigues parallèles (l’hébergement d’un jeune militant noir désireux de quitter le mouvement pour rejoindre sa fiancée en France ; les difficultés du couple Gary/Seberg, l’engagement de Seberg et ses conséquences ; le parcours du dresseur…) sont par exemples toutes traitées au même niveau. Désireuse d’ajouter de la liaison, la réalisatrice glisse entre chaque acte des séquences d’archives de violences policières dont l’intérêt historique s’avèrent indéniable, mais que la répétition transforme en effet mécanique.

Anaïs Barbeau-Lavalette fait également montre d’une insistance superfétatoire à l’occasion de séquences pourtant explicites : celle, tragique, d’une jeune fille pendue dont on suit l’enterrement sur une version de Strange Fruit (à quoi bon ce bref plan sur ses pieds flottant au-dessus du sol ?) ; ou la fin reprenant comme  Spike Lee pour BlacKkKlansman des images d’émeutes contemporaines pour signifier la permanence des tensions racistes outre-Atlantique. À trop prendre les spectateurs par la main pour surligner les intentions, le cinéma  — art de l’allusion et de l’élision — y perd en émotion et en percussion.

Chien blanc de Anaïs Barbeau-Lavalette (Can., 1h36) avec Denis Ménochet, Kacey Rohl, K.C. Collins… en salle le 22 mai 2024.

More Read

Trop de radicaux libres et une peau mal hydratée, l'été est fichu…/ Photo : © UFO Distribution
Thibault Emin (“Else”) : « Ça me réjouit toujours beaucoup, l’étrangeté »
En récupérant la précieuse toile d'Adèle, ses descendants se transforment donc en porte-Monet / Photo : © STUDIOCANAL - COLOURS OF TIME - CE QUI ME MEUT - Emmanuelle Jacobson-Roques
“La Venue de l’Avenir” en salle le 22 mai 2025
Prendre l'avion ? Le train-train d'atterrissage quotidien pour Ethan/Tom / Photo : © Paramount - Skydance
“Mission : Impossible – The Final Reckoning” en salle le 21 mai 2025
Après Serge, Marco le mytho / © David Herranz
“Marco, l’énigme d’une vie” en salle le 14 mai 2025
Jon Garaño, en train de dire la vérité / Photo : © Vincent Raymond
Jon Garaño (“Marco, l’énigme d’une vie”) : « La fiction ne sert qu’à s’approcher au plus près de la réalité »
On voit bien qu'ils sont de mèche / Photo : © Pathé Films
“Partir un jour” en salle le 13 mai 2025

TAGGED: Anaïs Barbeau-Lavalette, Benjamin Biolay, BlacKkKlansman, Cannes 2024, Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Chien Blanc, Christophe Honoré, Critique, Denis Ménochet, Fabrice Lucchini, Jean Seberg, K.C. Collins, Kacey Rohl, Marcello Mastroianni, Marcello Mio, Melvil Poupaud, Nicole Garcia, Romain Gary, Strange Fruit
Vincent RAYMOND 22/05/2024 22/05/2024
Partager cet article
Facebook Twitter Whatsapp Whatsapp LinkedIn Email Copy Link

À LA UNE

Une jeunesse qui ne peut ni aller en cours, ni en courses © 2024 OREZANE FILMS - QUAD-TEN - GAUMONT - ORPHÉE FILMS

“Notre monde”, “Le Déserteur”, “Indivision”, “Le Mangeur d’âmes”, “N’avoue jamais”, “Frères” en salle le 24 avril 2024

Cinéma
11/09/2024
En récupérant la précieuse toile d'Adèle, ses descendants se transforment donc en porte-Monet / Photo : © STUDIOCANAL - COLOURS OF TIME - CE QUI ME MEUT - Emmanuelle Jacobson-Roques

“La Venue de l’Avenir” en salle le 22 mai 2025

Pour sa première venue à Cannes, Cédric Klapisch joue avec les époques et ressuscite les…

26/05/2025
Prendre l'avion ? Le train-train d'atterrissage quotidien pour Ethan/Tom / Photo : © Paramount - Skydance

“Mission : Impossible – The Final Reckoning” en salle le 21 mai 2025

Cette semaine sur les écrans, Tom Cruise plonge profondément sous l’eau, va loin sous terre…

19/05/2025
Après Serge, Marco le mytho / © David Herranz

“Marco, l’énigme d’une vie” en salle le 14 mai 2025

Un imposteur ayant trompé l’Espagne en s’inventant un passé est dans nos salles cette semaine.…

17/05/2025

VOUS AIMEREZ AUSSI

Thibault Emin (“Else”) : « Ça me réjouit toujours beaucoup, l’étrangeté »

Premier long métrage né sous les auspices expérimentaux de Lynch, de Cocteau ou de Tim Burton, “Else” est ce qu’on…

CinémaEntretienLa Une
27/05/2025

“La Venue de l’Avenir” en salle le 22 mai 2025

Pour sa première venue à Cannes, Cédric Klapisch joue avec les époques et ressuscite les fantômes du passé comme de…

CinémaLa Une
26/05/2025

“Mission : Impossible – The Final Reckoning” en salle le 21 mai 2025

Cette semaine sur les écrans, Tom Cruise plonge profondément sous l’eau, va loin sous terre et s’envole très haut dans…

CinémaLa Une
19/05/2025

“Marco, l’énigme d’une vie” en salle le 14 mai 2025

Un imposteur ayant trompé l’Espagne en s’inventant un passé est dans nos salles cette semaine. Entre autres… Espagne, à l’aube…

CinémaLa Une
17/05/2025

Stimento culture & art de vivre, autrement. Pourquoi ? Parce que s’il traite de l’actualité culturelle la plus large et généreuse, s’il aborde la gastronomie, le design, le patrimoine, le tourisme et le shopping, Stimento s’intéresse également à toutes les questions citoyennes et solidaires d’avenir.

  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • À propos de nous

Nous suivre : 

STIMENTO

culture & art de vivre, autrement

Stimento
Gérer le consentement
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
L’accès ou le stockage technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
L’accès ou le stockage technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Voir les préférences
{title} {title} {title}
Welcome Back!

Sign in to your account

Lost your password?