culture & art de vivre, autrement

Stimento
  • La Une
  • Brèves
  • Entretien
  • Cinéma
  • Livres
  • Saveurs
  • Ici & Ailleurs
  • Musique
  • Dans le rétro
  • Tous les articles
Reading: “Un simple accident”, “Stups”, “Moi qui t’aimais” en salle le 1er octobre 2025
Partager
Aa
StimentoStimento
  • La Une
  • Entretien
  • Cinéma
  • Brèves
  • Ici & Ailleurs
  • Saveurs
  • Livres
  • Tous les articles
Search
Follow US
Made by ThemeRuby using the Foxiz theme. Powered by WordPress
Tous les articles > Cinéma > “Un simple accident”, “Stups”, “Moi qui t’aimais” en salle le 1er octobre 2025
CinémaLa Une

“Un simple accident”, “Stups”, “Moi qui t’aimais” en salle le 1er octobre 2025

Dernière modification le 03/10/2025 à 07:42
Par Vincent RAYMOND Publié le 02/10/2025
Partager
Temps de lecture : 11 min.
Sirāt, saison 2/ Photo : ©Les Films Pelleas
Sirāt, saison 2/ Photo : ©Les Films Pelleas

Une Palme d’Or en Iran, des audiences à Marseille et un couple de légende se ramassent à la pelle dans les salles cette semaine. Entre autres…

Sommaire
Un simple accident de Jafar PanahiStups de Alice Odiot & Jean-Robert VialletMoi qui t’aimais de Diane KurysMise à mort des monstres sacrés

Un simple accident de Jafar Panahi

Iran, de nos jours. Garagiste à l’écart de la ville, Vahid pense reconnaître dans un client tombé en panne l’homme qui l’a torturé lorsqu’il était en prison. Décidé à se venger, Vahid l’enlève et le séquestre mais redoutant de commettre une erreur sur la personne, il part à la recherche d’autres victimes de ce bourreau avec son encombrant colis caché dans une camionnette…

Que fait la police ? (vraie question) / Photo : ©Les Films Pelleas
Que fait la police ? (vraie question) / Photo : ©Les Films Pelleas

Que restera-t-il de ce film dans quelques années ? Outre sa Palme d’Or (qui confère à Panahi le prestige d’être le seul cinéaste à avoir ravi la récompense majeure à Venise, Berlin, Cannes et Locarno), son écho politique, et sans doute son plan final — moins pour des raisons strictement visuelles que pour son usage glaçant du hors champ sonore, faisant peser sur le héros une menace dont on ne saura pas si elle se concrétisera.. Un simple accident est en effet, à l’instar de Faute d’amour (2017) de Andreï Zviaguintsev ou La Vie est belle de Benigni (1997), une de ces œuvres abritant un instant si décisif, si lourd de symboles qu’on ne peut l’oublier.

Retour de bâton du réel

Pourtant, Un simple accident oscille en permanence entre deux modes : le suspense lié à l’incertitude de l’identité du séquestré comme à l’issue de son enlèvement (fera-t-il où non l’objet de la vengeance de Vahid et de ses comparses ?) est tempéré par un surprenant ton de comédie à l’italienne. La troupe hétéroclite d’anciennes victimes agrémentée d’un couple de jeunes mariés en habit de cérémonie, avale des kilomètres avec son prisonnier dissimulé dans une estafette, se retrouvant dans des situations où l’absurde côtoie l’humour noir. 

Malgré le cocasse apparent de certaines scènes, on ne se départ jamais d’un sentiment de malaise, pareil à l’ombre d’une épée de Damoclès. Son origine ? Le contexte du pays où se déroule cette histoire, qu’on suppose empruntée au vécu parce qu’elle est signé par un cinéaste lui-même victime du régime. On devine même quelles séquences sur l’espace public ont dû être, suivant l’habitude des réalisateurs iraniens, tournées en caméra cachée pour échapper aux foudres de la censure. Leur violence non feinte nous apparaît encore plus térébrante.

Un simple accident n’est donc pas qu’un thriller, c’est une fiction qui “subtilise” du réel dans l’espace contrôlé par les bourreaux pour faire exister son récit clandestin, au risque de se faire rattraper par la réalité. Quant à sa fin, elle ne dit pas autre chose : même lorsque l’on se croit à l’abri de sa menace, le réel trouve toujours un moyen de rappeler son emprise et un chemin pour achever sa besogne.

Un simple accident de Jafar Panahi (Ir.-Fr.-Lux., 1h42) Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi…En salle le 1er octobre 2025.

***

Elsa Bennett (“Des jours meilleurs”) : « Au départ, personne ne voulait y aller »
Trending
Elsa Bennett (“Des jours meilleurs”) : « Au départ, personne ne voulait y aller »

Stups de Alice Odiot & Jean-Robert Viallet

Au Tribunal de Marseille, on juge des affaires en lien avec le trafic de stupéfiants. Le président entend les prévenus et leurs avocats, pour certains multi-récidivistes habitués à feindre la bonne foi ; pour d’autres pris dans des spirales destructrices et contraints à se livrer à des activités criminelles. Dans tous les cas, c’est la mise au jour d’une économie de l’enfer face à laquelle la justice dénuée de moyens…

L'image est floue ? Avez-vous consommé quelque chose ? / Photo : © JHR Films
L’image est floue ? Avez-vous consommé quelque chose ? / Photo : © JHR Films

Après avoir filmé le quotidien de détenus à la prison des Baumettes dans Des hommes (2020), Alice Odiot & Jean-Robert Viallet s’intéressent donc à la case judiciaire précédente. Si effectuer un tournage à des fins documentaires dans un prétoire n’est pas en soi une chose nouvelle — les précédents Juvenile Court (1973) de Wiseman et surtout 10e chambre – Instants d’audience (2004) de Raymond Depardon ont laissé des traces vivaces dans les esprits —, un projet de cette nature demeure un événement rare pour des raisons évidentes : la somme d’autorisations qu’il nécessite a de quoi dissuader. 

Stupéfiant !

Toutes les parties, du ministère public aux prévenus doivent consentir à ce que leur image et leurs histoires soient ainsi divulguées au grand jour. Dans certains cas en effet, cette exposition constitue davantage qu’un dommage “réputationnel” : un risque pour leur existence puisque l’ensemble des affaires traitées sont en lien avec le milieu de la drogue (le titre ne laisse pas d’équivoque), où les règlements de comptes sont particulièrement nombreux à Marseille. En enchaînant les profils de prévenus, Stups le dévoile à la façon d’un patchwork effrayant, brut et sans commentaire.

Se succèdent des camés squelettiques utilisés comme « nourrices », des mineurs multi-récidivistes ou en galère, attirés par l’appât d’un gain facile mais inconscients des dangers auxquels ils s’exposent en mettant un doigt dans l’engrenage ; de vieux caïds roués habitués à jouer aux ahuris à la barre… Défilent en parallèle dans les rappels du président ou les réquisitions, les chiffres hallucinants de cette économie occulte qu’aucune sanction légale ne semble en mesure de contenir. Édifiant et déprimant, Stups rappelle aussi que la justice répond toujours au droit dans notre pays, à une époque où celle-ci est curieusement contestée par de hautes personnalités passant devant les tribunaux…

Stups de Alice Odiot & Jean-Robert Viallet (Fr., 1h26) documentaire… En salle le 1er octobre 2025.

***

Moi qui t’aimais de Diane Kurys

Années 1970. Derrière l’aura du couple phare de l’intelligentsia parisienne, une réalité plus complexe. Entre Yves Montand et Simone Signoret, le quotidien est pollué par les infidélités et les mensonges du chanteur volage. Pour tromper sa douleur et meubler une carrière au ralenti alors que celle de son époux flamboie,, l’actrice se met à rédiger ses souvenirs…

Rude journée pour la reine / Photo : ©David Koskas ©New Light Films
Rude journée pour la reine / Photo : ©David Koskas ©New Light Films

Les biopics se révèlent souvent d’étrange rendez-vous, où les illustres représentés sont rendus à leur essence ordinaire d’humains : désacralisés et soumis à leurs passions tristes ou banales. Mythifié parce qu’il incarna pendant trente ans une certaine idée de la liberté intellectuelle, de la réussite artistique et de la conscience politique, le couple Montand/Signoret voit son aura se ternir encore un peu ; elle avait déjà été passablement assombrie par les révélations de Catherine Allégret notamment sur le comportement de Montand. 

Mise à mort des monstres sacrés

Moi qui t’aimais — titre ambigu dont on ne sait qui le prononce des deux époux, ni avec quel sous-entendu implicite, quel “malgré les apparences” non formulé — ressemble plus en effet à un Qui a peur de Virginia Woolf ? qu’à une langoureuse et continue roucoulade entre stars. Où Simone Signoret/Marina Foïs, loin de l’image de la femme-roc ressemble davantage au personnage qu’elle interprète dans Le Chat (1971), physiquement diminuée par l’âge et sentimentalement délaissée. Si la voir dans une posture implorante écorne son image, celle de Montand est quant à elle atomisée : égotiste, possessif, jaloux et d’une mauvaise foi abyssale, il n’aurait pas tenu trois minutes à l’époque #MeToo. 

Il faut mettre au crédit de Diane Kurys deux bonnes idées. D’abord, dans le générique d’ouverture, elle montre ses comédiens Foïs et Zem se faire grimer en Signoret et Montand, et entrer dans le “décor“ du film comme ils entrent dans leurs personnages. Rappelant Les Garçons et Guillaume, à table ! — qui débute par une séance de “maquillage” de l’auteur-interprète Guillaume Gallienne —, le procédé permet de contractualiser l’accord tacite entre le film et le public : le mimétisme n’est pas recherché, les acteurs portent des masques minimaux et symboliques. Cela étant, pourquoi diable Roschdy Zem s’évertue-t-il à imiter des imitations d’Yves Montand ??

L’original de la bande

Enfin, et cela vient clore le film, la partition a été confiée à Philippe Sarde. Outre le fait qu’un des ses thèmes enveloppe la fin d’une irrésistible mélancolie en (ressus)citant Les Choses de la vie, ce choix s’imposait aux dires de la réalisatrice puisque le compositeur est ô combien représentatif des bandes originales de cette époque, notamment des films de Sautet, Corneau, Trintignant… Bref, il faisait partie de cette bande (sonore) dont il est l’un des ultimes témoins vivants.

Moi qui t’aimais de Diane Kurys (Fr., 1h59) avec Roschdy Zem, Marina Foïs, Thierry de Peretti… En salle le 1er octobre 2025.

À lire également

Déclarer sa flamme / Photo : © 20 Steps Production
“Panopticon”, “Put Your Soul on Your Hand and Walk” en salle le 24 septembre 2025
Un musicien qui pactise avec un canard, ce n'est jamais bon signe / Photo : @ Les Films du Losange
“L’Intérêt d’Adam”, “Nino”, “Oui”,  “Dalloway”, “Les Tourmentés”, “La Tour de glace” en salle le 17 septembre 2025
Nadav Lapid, souriant en coin / Photo : © Vincent Raymond
Nadav Lapid (“Oui”) : « Le cinéma peut être l’art le plus bureaucratique au monde »
Laura Wandel / Photo © Vincent Raymond
Laura Wandel (“L’Intérêt d’Adam“) : « Faire ressentir au spectateur la pression que ressent le personnel soignant »
Trois ravers assis vont moins loin qu'un père debout / Photo : © Pyramide distribution
“Sirāt”, “Connemara”, “Renoir” en salle le 10 septembre 2025
Sergi López (“Sirāt”) : « C’est un film que je ne sais pas à quoi comparer »

TAGGED: Alice Odiot, Cannes 2025, Critique, Diane Kurys, Drogue, Ebrahim Azizi, Iran, Jafar Panahi, Marina Foïs, Maryam Afshari, Moi qui t’aimais, Palme d'Or, Roschdy Zem, Simone Signoret, Stups, Thierry de Peretti, Un simple accident, Vahid Mobasseri, Yves Montand
Vincent RAYMOND 03/10/2025 02/10/2025
Partager cet article
Facebook Twitter Whatsapp Whatsapp LinkedIn Email Copy Link

À LA UNE

Une jeunesse qui ne peut ni aller en cours, ni en courses © 2024 OREZANE FILMS - QUAD-TEN - GAUMONT - ORPHÉE FILMS

“Notre monde”, “Le Déserteur”, “Indivision”, “Le Mangeur d’âmes”, “N’avoue jamais”, “Frères” en salle le 24 avril 2024

Cinéma
11/09/2024
Un musicien qui pactise avec un canard, ce n'est jamais bon signe / Photo : @ Les Films du Losange

“L’Intérêt d’Adam”, “Nino”, “Oui”,  “Dalloway”, “Les Tourmentés”, “La Tour de glace” en salle le 17 septembre 2025

Des hôpitaux, la guerre, des gibiers humains, des vampires numériques ou de pellicule se heurtent…

03/10/2025
Nadav Lapid, souriant en coin / Photo : © Vincent Raymond

Nadav Lapid (“Oui”) : « Le cinéma peut être l’art le plus bureaucratique au monde »

Présenté à la Quinzaine des Cinéastes, “Oui” suit le parcours d’un musicien se compromettant en…

03/10/2025
Laura Wandel / Photo © Vincent Raymond

Laura Wandel (“L’Intérêt d’Adam“) : « Faire ressentir au spectateur la pression que ressent le personnel soignant »

Révélée en 2021 par “Un monde”, la cinéaste belge Laura Wandel est de retour avec…

24/09/2025

VOUS AIMEREZ AUSSI

“Panopticon”, “Put Your Soul on Your Hand and Walk” en salle le 24 septembre 2025

Un footballeur en plein doutes et une correspondante de guerre se partagent l’affiche cette semaine. Entre autres… Panopticon de George Sikharulidze…

CinémaLa Une
26/09/2025

“L’Intérêt d’Adam”, “Nino”, “Oui”,  “Dalloway”, “Les Tourmentés”, “La Tour de glace” en salle le 17 septembre 2025

Des hôpitaux, la guerre, des gibiers humains, des vampires numériques ou de pellicule se heurtent dans les salles cette semaine.…

CinémaLa Une
03/10/2025

Nadav Lapid (“Oui”) : « Le cinéma peut être l’art le plus bureaucratique au monde »

Présenté à la Quinzaine des Cinéastes, “Oui” suit le parcours d’un musicien se compromettant en acceptant une commande politique dans…

CinémaEntretien
03/10/2025

Laura Wandel (“L’Intérêt d’Adam“) : « Faire ressentir au spectateur la pression que ressent le personnel soignant »

Révélée en 2021 par “Un monde”, la cinéaste belge Laura Wandel est de retour avec “L’intérêt d’Adam” suivant l’inlassable combat…

CinémaEntretienLa Une
24/09/2025

Stimento culture & art de vivre, autrement. Pourquoi ? Parce que s’il traite de l’actualité culturelle la plus large et généreuse, s’il aborde la gastronomie, le design, le patrimoine, le tourisme et le shopping, Stimento s’intéresse également à toutes les questions citoyennes et solidaires d’avenir.

  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • À propos de nous

Nous suivre : 

STIMENTO

culture & art de vivre, autrement

Stimento
Gérer le consentement
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
L’accès ou le stockage technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
L’accès ou le stockage technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Voir les préférences
{title} {title} {title}
Welcome Back!

Sign in to your account

Lost your password?