Pour fêter un siècle d’existence, le Restaurant Paul Bocuse et l’Abbaye de Collonges ont organisé pour la première fois une journée portes ouvertes ce lundi 20 mai. En un quart d’heure, les deux établissements affichaient déjà complet.
Un succès digne de la rockstar des pianos qu’il était. Ouvertes en ligne le 7 mai à 14h, les inscriptions pour les visites des établissements Bocuse ont été closes en 15 minutes, témoignant de l’aura et du prestige intacts du “Cuisinier du siècle”. Entré de son vivant dans la légende, identifiable par son son seul prénom, Monsieur Paul (1926-2018) a su faire de sa personne une institution, élevant de facto sa cuisine au rang d’intouchable monument atemporel. Le Michelin peut en témoigner, qui s’était risqué en 2020 à ôter sa troisième étoile au Restaurant de Collonges 55 ans après lui avoir attribué sa plus haute distinction. Une volée de bois vert médiatique s’était abattue sur le Guide rouge, coupable d’avoir malmené une table patrimoniale…
À table(s) !
Si le nom “Bocuse” est aujourd’hui attaché à un archipel de tables comptant brasseries bistronomiques et restaurants ouverts à Lyon, Annecy, Caluire, Décines ou Paris, seuls les sites du fief collongeard sont concernés par l’événement portes ouvertes.
Les heureux élus de ce lundi de Pentecôte auront ainsi le privilège de découvrir (gratuitement) le saint des saints de la gastronomie lyonnaise : là où tout a débuté pour la dynastie Bocuse. D’une part, l’établissement du Pont de Collonges, à l’origine hôtel tenu par les grands-parents maternels de Paul Bocuse, repris par son père Georges en 1937 avant que le chef ne lui succède en 1957. De l’autre, l’Abbaye voisine, maison de famille transformée en restaurant, abritant un limonaire Gaudin centenaire aussi réputé que les mets servis — mets que les visiteurs auront d’ailleurs le privilège de savourer. Gageons qu’il ne faudra pas attendre un autre siècle pour espérer une nouvelle ouverture au public…