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“Une enfance allemande – Île d’Amrum, 1945”, “L’Engloutie” en salle le 24 décembre 2025

Dernière modification le 31/12/2025 à 12:33
Par Vincent RAYMOND Publié le 31/12/2025
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Temps de lecture : 10 min.
Austère, la vie aux champs ? / Photo : © 2025 Bombero International GmbH co Kg Rialto Film GmbH Warner Bros Entertainment GmbH Mathias Bothor
Austère, la vie aux champs ? / Photo : © 2025 Bombero International GmbH co Kg Rialto Film GmbH Warner Bros Entertainment GmbH Mathias Bothor

Deux villages isolés — l’un en Allemagne de 1945, l’autre des Hautes-Alpes de 1899 — sont à l’honneur sur les écrans ce Noël. Entre autres…

Sommaire
Une enfance allemande – Île d’Amrum, 1945 de Fatih AkinL’Engloutie de Louise Hémon

Une enfance allemande – Île d’Amrum, 1945 de Fatih Akin

Début 1945, sur l’île allemande d’Amrum, en mer du Nord. Alors que les rumeurs de la défaite du régime hitlérien se font de plus en plus pressantes, le petit Nanning prend conscience du profond hiatus existant entre ce qui se passe dans sa famille et le reste de l’île. Ainsi que de la vraie nature de ses parents, loin d’incarner des modèles de vertu : outre son père dignitaire nazi au combat, sa mère qui vient donner naissance à un nouvel enfant, fait preuve d’une froide dureté à son endroit. Et pourtant, Nanning se démène pour lui être agréable dans ce contexte d’incertitudes et de privations…

Le vent est en train de tourner…/ Photo : © 2025 Bombero International GmbH co Kg Rialto film GmbH Warner Bros Entertainment GmbH Gordon Timpen

Avouons-le franchement : on n’attendait pas Fatih Akin sur ce terrain du biopic en costumes, ni signant ce qui s’apparente à un film de commande se déroulant durant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lui non plus, sans doute. Mais les hasards de l’existence et des rencontres ainsi que les circonstances ont l’art de bouleverser les préconçus ; ils infléchissent aussi les trajectoires individuelles en permettant d’emprunter des chemins de traverse menant à des pays féconds. Ainsi en va-t-il de ce Amrum…, film en apparence le moins personnel d’Akin mais se hissant d’emblée parmi les plus beaux — au plan esthétique et moral — de son auteur. Pas loin de faire jeu égal avec les chefs-d’œuvre sur l’enfance blessée que sont L’Incompris (1966) de Comencini ou Faute d’amour (2017) de Zvyagintsev ; gageons qu’il deviendra un classique à son tour.

Conte d’accumulation en période de pénurie 

C’est donc parce que le scénariste, cinéaste et vétéran du renouveau du cinéma allemand des années 1970 Hark Bohm (1939-2025) était trop fatigué pour mettre en chantier ce projet largement autobiographique que Akin a pris le relais. Une démarche confraternelle qui rappelle celle de
🔗Robin Campillo avec Enzo après la disparition de Laurent Cantet. Posant un regard extérieur sur une histoire à laquelle il n’est évidemment pas aussi viscéralement lié que Bohm, Akin la fait cependant sienne, métamorphosant ce roman d’apprentissage ultra contextuel — dans le temps comme dans l’espace — en un conte universel d’une redoutable sensibilité.

Derrière le sourire, la schlague / Photo : © 2025 Bombero International GmbH co Kg Rialto film GmbH Warner Bros Entertainment GmbH Gordon Timpen

Au cœur de Amrum, il y a la croisade de Nanning, gamin qui tente de trouver les ingrédients nécessaires pour faire du pain afin que sa mère parturiente retrouve l’appétit. Cela, bien que celle-ci soit avec lui d’une froideur abominable, nazie convaincue et délatrice, entre autres traits gracieux. Son parcours du combattant en culottes courtes prend alors le pas sur tout autre considération ou sur ce qui devrait lui être épargné du fait de sa jeunesse. Akin trouve une position juste pour suivre les (més)aventures de ce préado en lisière de deux mondes. Pas uniquement entre l’enfance et l’âge d’homme, ni entre la guerre et la paix ou le passé et le présent mais aussi contraint par la géographie entre la terre et la mer. Autant de contours flous que le cinéaste prolonge en glissant des séquences oniriques dans son fil réaliste.

Grandir

Cet âge de l’entre-deux coïncide ici avec celui où se forme et s’individualise la pensée critique de Nanning : à plusieurs reprise écartelé par des conflits de loyauté, il découvre que le monde dans lequel il a été élevé n’est pas celui des vainqueurs ; il a la preuve également que ses parents ne sont pas du bon côté de la morale, commettant sous ses yeux tous les crimes dont ils accusaient les ennemis du Reich : mentir, voler, trahir, haïr… Alors que lui agit par amour et se trouvera sauvé grâce à ses actes désintéressés — notamment, en sauvant la vie d’émigrés. Édifiant et sans moraline.

La seule chose qu’on puisse regretter au sortir de ce grand film, c’est l’absence de curiosité quasi atavique du public pour le cinéma allemand. Celle-ci a conduit les distributeurs à choisir un titre rallonge si explicite et programmatique qu’il risque de s’avérer plus dissuasif qu’attractif avec ses allures d’intitulé de thèse de sociologie. Faites abstraction des faux-semblants et ne vous privez pas d’une œuvre magnifique. 

Une enfance allemande – Île d’Amrum, 1945 (Amrum) de Fatih Akin (All., 1h33) avec Jasper Billerbeck, Laura Tonke, Lisa hagmeister, Kian Köppke, Lars Jessen, Detlev Buck, Jan Georg Schütte, Matthias Schweighöfer, Diane Kruger… Sortie le 24 décembre 2025.

***

L’Engloutie de Louise Hémon

1899, dans les Hautes-Alpes. Aimée, une jeune institutrice, débarque dans un village isolé des Hautes-Alpes. Investie corps et âme dans sa mission de hussarde noire de la IIIe République, elle tente de mener sur le chemin de l’instruction les enfants du hameau en opposant le savoir dont elle est dépositaire aux croyances traditionnelles des anciens. Mais le hasard fait coïncider son arrivée avec plusieurs accidents fatals, laissant croire que la montagne proteste contre la présence d’Aimée…

Ça va être tout brûlé / Photo : ©Take Shelter – Arte France Cinéma

Avant même d’avoir rencontré le “vrai” public, L’Engloutie a engrangé les récompenses dans les festivals et (surtout) l’adhésion de la critique ; Quinzaine des Cinéastes, Prix du Jury à Biarritz, de la Critique au Champs-Élysées Film Festival avant de décrocher le Jean-Vigo. Une telle avalanche pour un premier long métrage d’une jeune cinéaste revendiquant une inscription régionale pour son récit n’est pas sans rappeler le phénomène 🔗Vingt dieux ayant électrisé l’année 2024. 

Mais comparaison n’est pas raison : il y a même davantage de points de dissemblances que de ressemblances entre les films des deux Louise. Tourné avec des amateurs dans un Jura contemporain, celui de 🔗Louise Courvoisier flirtait avec la comédie réalisto-bucolique, entre Loach, Pagnol et Yves Robert. quand l’opus de Louise Hémon, ressuscitant le passé, a davantage à voir avec le versant sombre de Giono, de Fredi M. Murer ou de Goretta lorsqu’il adapte Ramuz. En d’autres termes, c’est le jour et la nuit.

En d’autres temps

Inspirée de faits vécus et/ou rapportés par l’une de ses aïeules, L’Engloutie combine donc chronique des Hautes-Alpes montagnardes du début du XXe siècle, portrait d’une jeune missionnaire républicaine et vague conte para-fantastique. C’est à la fois beaucoup et peu pour ce film d’ambiance furieusement contemplatif, somme tout scolaire dans son approche tant il respecte avec méthode les passages obligés… quitte à paraître un tantinet anachronique. Regarder le passé avec les yeux d’aujourd’hui, en octroyant par exemple aux femmes une autorité ou des audaces qui leur étaient refusées, est toujours douteux. 

La réalisatrice, en train d’envoyer du bois / Photo : © Marie Lachaud

Il se peut fort que d’ici quelques décennies les générations futures s’amusent à relever dans les œuvres contemporaines toutes ces exceptions attribuées “pour la bonne cause“ aux héroïnes, quitte à dévoyer l’Histoire et le réalisme. Comme l’on peut s’effarer devant les films mettant en scènes dinosaures et néandertaliens, ou ceux évoquant la Seconde Guerre mondiale mais tournés durant les années 1960 avec des interprètes à vêtus et coiffés à la mode des sixties.

Une bière au frais

L’enthousiasme autour de L’Engloutie tient moins à sa mise en scène ou à son personnage qu’à la dernière partie du film et à l’image symbolique qu’elle offre : celle d’une femme mise au ban de la communauté qu’elle a tenté d’intégrer. Aimée se retrouve “engloutie“, ou plutôt emmurée par des villageois superstitieux à qui elle fait peur dans une maison sur laquelle, comble de l’horreur, des cercueil de défunts attendent le dégel pour être mis en terre. Ce segment du film, le plus intéressant, se suffisait à lui-même ; dilaté en long métrage, il perd en puissance.

L’Engoutie de Louise Hémon (Fr., 1h38) avec Galatea Bellugi, Matthieu Luci, Samuel Kirscher, Oscar Pons, Sharif Andoura… Sortie le 24 décembre 2025.

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TAGGED: Amrum, Cannes 2025, Critique, Detlev Buck, Diane Kruger, Fatih Akin, Galatea Bellugi, Jan Georg Schütte, Jasper Billerbeck, Kian Köppke, L'Engloutie, Lars Jessen, Laura Tonke, Lisa hagmeister, Louise Hémon, Matthias Schweighöfer, Matthieu Luci, Oscar Pons, Samuel Kirscher, Sharif Andoura, Une enfance allemande - Île d'Amrum 1945
Vincent RAYMOND 31/12/2025 31/12/2025
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