<<Retour en 2014<<Que l’on soit gros ou petit poisson, personne n’est à l’abri de la contrefaçon. La preuve avec Neolid, star montante lyonnaise…
Neolid, c’est la preuve qu’une idée simple, mais bonne, peut déboucher rapidement sur une réussite entrepreneuriale. Créée en 2012 par Nicolas Frolin, cette jeune société croix-roussienne fabrique et commercialise Twizz, LE mug tendance, puisqu’il est non seulement isotherme, étanche et doté d’une membrane rotative faisant office de couvercle, mais qu’il se pare également de couleurs ou motifs tous plus attrayants les uns que les autres. Revendiquant fièrement la qualité made in France, Neolid travaille avec des producteurs locaux, et fait assembler ses mugs à Belmont-Tramonet (Savoie). Son caractère innovant lui a d’ailleurs valu cette année plusieurs prix au concours Lépine à Paris, ainsi qu’une avalanche de trophées au concours Lépine international, qui vient de s’achever à Strasbourg. Un succès pareil ne peut laisser indifférent. Où que l’on soit…
La coupe est pleine
En mai dernier, une stagiaire chinoise de Neolid faisant de la veille concurrentielle sur des sites asiatiques, découvre avec stupeur des modèles très proche des mugs Twiz, à ceci près qu’ils n’étaient pas dans les couleurs du catalogue, et munis d’une dragonne. Profitant d’un voyage d’en Asie, Nicolas Frolin achète incognito des échantillons de ces ”simili-Twizz”, fabriqués dans des usines du sud de la Chine. L’examen ne lui laisse aucun de doute :
“Il s’agit d’un cas classique d’espionnage industriel, explique Pauline Saltarelli, chargée de communication de Neolid. Le système de fermeture n’est pas totalement opérant, les normes et le process de fabrication ne sont évidemment pas identiques. Actuellement, des analyses sont en cours pour savoir si ces produits contiennent du bisphénol A, que nous n’utilisons pas, bien entendu.”
Car au-delà de l’acte de piraterie, qui bafoue le code de la propriété industrielle (Neolid a déposé un brevet qui le protège au niveau international), il y a la question du préjudice pour la jeune entreprise : les contrefaçons supposées sont vendues 4 à 5 €, soit le quart du prix des Twizz, pour une qualité moindre. Non seulement c’est un manque à gagner pour les concepteurs du produit original, mais une contre-publicité calamiteuse si les objets imités, à la qualité hasardeuse, envahissent le marché. Pour tuer dans l’œuf cette menace, et sur le modèle d’une société amie ayant eu des soucis de même niveau, Neolid a entrepris d’écrire aux indélicats plagiaires pour les menacer de poursuites.
“En général, cela suffit à les arrêter. Ils connaissent l’arsenal juridique français et ne veulent pas aller plus loin”, confie Pauline Saltarelli.
Reste que cette affaire montre bien qu’il n’y a pas que les grands couturiers dans la ligne de mire des contrefacteurs. Et sans alimenter la paranoïa des créateurs, la question de la copie n’est pas près d’être évacuée lorsque l’on voit les incessants progrès réalisés par les technologies d’impression en 3D, désormais capables de concurrencer la main de l’homme dans la bijouterie ou les bio-techs…