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Patricia Mazuy (“La Prisonnière de Bordeaux”) : « Il ne s’agissait pas d’éviter le naturalisme : il fallait l’affronter »

Dernière modification le 01/09/2024 à 20:47
Par Vincent RAYMOND Publié le 01/09/2024
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Temps de lecture : 14 min.
Patricia Mazuy ©Alexandre Ean
Patricia Mazuy ©Alexandre Ean

Près d’un quart de siècle après Saint-Cyr, La Prisonnière de Bordeaux scelle les retrouvailles entre Isabelle Huppert et la cinéaste Patricia Mazuy autour d’une histoire de femmes de détenus, intégrant Hafsia Herzi au générique. Conversation avec une réalisatrice de moins en moins rare — et c’est heureux.

Quel travail de documentation autour du milieu carcéral avez-vous effectué en amont du tournage ? 

Patricia Mazuy : À la base, ce film était un projet de Pierre Courrège qui, de 2012 à 2018, avait écrit un scénario sur une femme bourgeoise rencontrant dans une maison d’accueil une femme pauvre venant d’ailleurs avant que chacune aille voir son mari respectif. C’était lui qui, en 2005, avait vu des femmes attendre devant une prison à Valenciennes et qui s’y était intéressé. Ils ont ensuite écrit [avec François Bégaudeau, NDR} mais ne sont pas arrivés à faire le film. Le film m’est arrivé, je l’ai vu pour être sûre qu’il l’abandonnait, il m’a dit oui, et là, j’ai dit que je voulais qu’il y ait une histoire parce que sinon, ce n’était qu’un film de dialogues — ce qui n’est pas quelque chose que je saurais faire potentiellement. Encore que… j’en sais rien ! Donc, on a écrit une  autre version de l’histoire où on explorait un axe paradoxal, avec un aspect mélo.

Quels ont été les apports de chacun des auteurs crédités au scénario ?

Vous faites la répartition SACD, là ? (rires) Chaque film a une histoire. Donc, de 2012 à 2018, Bégaudeau a écrit avec Pierre Courrège. Quand j’ai repris, on a écrit ensemble une histoire plus mélo où il y avait encore beaucoup, beaucoup, beaucoup de dialogues. J’en ai gardé beaucoup par rapport à chacun de mes films Il y a beaucoup plus de dialogues que d’habitude. Mais, il y en a moins que ce qu’il y en avait. Et après la dernière année, j’ai retravaillé seule avec Émilie Deleuze qui m’a énormément aidée à reprendre confiance et à me recentrer. 

Ensuite, il y a eu des aventures de production… Parce que pendant tout ce temps de travail d’écriture, Bowling Saturn n’arrivait pas à se financer : il était trop noir pour les financements. Une fois que Bowling Saturn a été fini, La Prisonnière de Bordeaux pouvait rentrer dans les tuyaux de financement suivants — il était déjà rentré, d’ailleurs.

“Alienoid – L’Affrontement”, “Septembre sans attendre”, “La Prisonnière de Bordeaux” en salle le 28 août 2024

De Saint-Cyr à Bowling Saturn en passant par Paul Sanchez est revenu !, les espaces géographiques restreignant les personnages semblent vous fasciner. Qu’est-ce qui vous intéresse autant dans les lieux contraints ?

Je ne réfléchis pas comme ça — c’est-à-dire que ce n’est pas une question de fascination. Par contre, je pense effectivement que si j’ai trouvé le lieu, je peux me dire comment je vais fabriquer. Et le lieu, c’est important qu’il soit graphique, qu’il y ait de l’énergie physique dans le plan. 

Sur ce film particulier, c’était une espèce de première pour moi : je n’avais’ jamais fait un film qui soit autant à l’intérieur. Bowling Saturne, bien sûr, c’est beaucoup à l’intérieur, mais pas de la même manière, parce que c’est très métaphorique et il n’y a aucun naturalisme. Là, il ne s’agissait pas d’éviter le naturalisme : il fallait l’affronter, l’incarner — ça, c’est beaucoup grâce aux actrices. 

J’aime bien la fabrication. Ce qui a construit le film, ça a été de chercher les lieux et après de réfléchir en couleurs. Pour moi, ce film est comme un morceau de musique ; comme un conte, mais avec les couleurs des espaces différents qui se heurtent et qui nous permettent de faire avancer ce qui se passe entre les deux pépettes, quoi ! Effectivement, il y a très peu d’extérieur : l’extérieur de la maison d’Alma, l’arrivée à la cité de Mina et c’est tout, en gros. J’étais très angoissée à l’idée de faire un film où je ne pouvais pas avoir des plans larges. Dans Bowling…, on pouvait avoir des plans larges et des grands espaces. Donc c’est par les couleurs que je me suis dit que j’allais construire quelque chose où le spectateur n’allait pas s’ennuyer.. 

Aviez-vous un code couleur précis pour les personnages ? Des dominantes pour chacune ?

Les couleurs de chez Alma sont riches et complexes ; elles ont une matière un peu velours. La maison d’accueil et les couloirs de la prison ont des couleurs primaires, pétantes et modernes qui mettaient le film au XXIe siècle — parce que sinon, la maison d’Alma, elle pouvait être filmée au XXe siècle sans problème. De la même manière. Il y a un autre détail qui nous situe aujourd’hui : le fait que le neurochirurgien soit étranger. Pour moi, c’est l’idée que maintenant, on est dans l’Europe. C’est pas des trucs qui sont importants mais dans le ressenti, on sait que ça se passe maintenant. Sans qu’on n’ait besoin de le dire.

Vous aviez déjà travaillé avec Isabelle Huppert dans Saint-Cyr (2000). Comment la dirige-t-on ?

Ben, vous lui demanderez. En fait, je pense que les acteurs, on ne les dirige pas vraiment. On essaye de poser des circonstances pour qu’ils puissent travailler, les mettre au travail. Après, le seul truc que j’ai dit — aux deux, d’ailleurs —, c’était que je ne voulais pas qu’on sous-joue. ; je ne voulais pas qu’on soit dans un film français où on est juste parce qu’on est en-dessous. Pour Hafsia, c’était la pousser vers Mastroianni et Isabelle aussi. Isabelle, il y a un truc où elle adore se laisser aller. Dans le film, je voulais qu’on se dise qu’elle est vraiment trop gentille — elle ne l’a pas fait souvent. Mon challenge à moi, c’était qu’on croie qu’elle est vraiment gentille au premier degré et qu’on ne pense pas qu’elle a un deuxième plan derrière.

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Vous attachez une grande importance à la musique dans vos films ; qu’est-ce qui vous a orienté ici vers le compositeur Amine Bouhafa ?

Travailler la musique de film est une partie du travail de montage que j’adore. Enfin, certaines musiques de films : il y en a plein qui me rendent chèvre — quand c’est de la soupe informe qui accompagne tout, je trouve ça insupportable ! Pour la direction d’Amine, l’idée, c’était d’avoir une musique qui ait de la mélodie ternaire. Quand on commence un film, on ne sait pas trop comment il va être, faut pas déconner ! Je ne crois pas une seconde les gens qui vous disent : « on sait exactement comment il va être. » On cherche. Le balancement entre Alma et Mina. Je savais qu’il allait être important. Je ne voulais pas qu’il soit binaire parce que sinon, ça allait être lourd, bateau. Donc, il y avait un peu de ternaire. 

Il y avait un autre truc. J’ai souvent travaillé avec John Cale, à part sur Bowling, et là, on n’avait pas le temps de travailler ensemble par rapport à des délais de rendu de film. Le ternaire, c’est pas son truc : lui, c’est un-deux-trois-quatre et il fallait de la mélodie -il en fait, mais il faut y aller pour en lui faire faire. “Mélodie” veut dire que pour la première fois, je n’allais pas travailler avec un groupe ou quelqu’un dont la vocation première n’est pas de travailler pour le cinéma. C’était rigolo, ça ne m’est jamais arrivé. Un monsieur qui s’appelle Thibault Deboaisne m’avait parlé de plein de gens, mais je trouvais que ce n’était pas assez balancé. Et pendant qu’on était pré-repérages, mon premier assistant m’a parlé d’Amine Bouhafa.

Je me suis rappelée que j’avais vu une série égyptiene très, très mélo sur la décolonisation, le panarabisme etc. où il devait avoir beaucoup d’argent, genre 200 musiciens et c’était  très, très beau. J’ai regardé, j’ai vu qu’il y avait fait Timbuktu « ohlala,. il va être trop cher et tout ! » ; Thibault m’a dit que c’était plus une question de disponibilité. Alors on s’est vus et je lui ai dit : « est-ce que tu peux faire une chanson qui irrigue tout le film comme The Long Goodbye irrigue Le Privé d’Altman ? » J’avais envie de le faire dans un film depuis longtemps et ça allait bien ici. Il a proposé des maquettes et il y avait celle de la chanson au sifflet. Pendant le tournage, on s’en est servis par moments quand il fallait aider Isabelle à comprendre le déséquilibre dans la vie d’Alma derrière sa façade de danseuse, on lui mettait à musique et c’était nickel. C’était plus simple pour elle que d’essayer de comprendre ce que je disais — ce n’était pas sa faute à elle, c’était moi qui étais confuse.

Ensuite, on a travaillé le score avec Amine en déclinant la chanson à plein de sauces différentes, suivant les moments du film. Un autre thème avec Mina qui est arrivé après —  là, on a tâtonné pendant le montage mais finalement, on y est arrivé. C’était aussi important qu’il y ait des ruptures. Par exemple, sur les deux séquences de parloir, il n’y a jamais de musiques. Par contre, dans les moments d’émotion intérieure, la musique donne un autre accent qui n’est pas redondant avec ce se qui joue chez elle. Voilà : on est dans la cuisine du film. 

Là aussi, on est dans la cuisine du film ©Rectangle Productions-Piceyes
Là aussi, on est dans la cuisine du film © Rectangle Productions-Piceyes

Vous avez évoqué des aventures de production du film et celles de Bowling Saturne. Pourtant, si l’on ajoutela ressortie de Peaux de vaches en 2021, le public a l’impression d’avoir eu trois films de vous en trois ans…

Oui, c’est super ! En fait, je vais faire des films jusqu’à ce que j’aie 91 ans. Après, j’arrête ! (sourire)

Vous avez de la marge…

Ben non, ça va vite. Et puis quand même, les films sont durs à faire. Donc, bon… à 91, j’arrête. Après, ça dépend de l’état mental… (sourire)

Et en tant que comédienne ?

Moi ? Mais quand on me demande comme comédienne, je dis oui tout de suite parce que c’est génial. Je n’ai jamais gagné autant d’argent que quand je suis comédienne — à part pour des films fauchés de copains. C’est trop bien ! C’est hyper intense, c’est dur, mais on n’a pas le poids du film. On est responsable que de soi-même. Et si le film est mauvais, c’est pas de votre faute. 

Delphine Gleize était dans cette même disposition pour son petit rôle dans La Prisonnière de Bordeaux ?

Oui. En fait, c’est Hafsia qui m’avait dit : « Delphine Gleize habite Bordeaux, tu devrais l’appeler » . Comme je galérais tellement dans les embouteillages à comprendre mon chemin, je l’avais appelée et c’était vraiment précieux de l’avoir [dans la séquence, NDR] au milieu des bourgeois. Avec l’avocat — qui est un vrai comédien venu de Paris — on faisait les personnes qui savaient comment marche un plateau. Parce que pour les autres, c’était la première fois. C’était précieux d’avoir quelqu’un pour faire le lien, rassurer sur les temps d’attente, la technique… J’avais d’autres chats à fouetter. Et puis, c’était cool d’avoir Delphine avec ses beaux cheveux (sourire)

La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy (Fr., 1h48) avec Hafsia Herzi, Isabelle Huppert, Noor Elsari… En salle le 28 août 2024.

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TAGGED: Amine Bouhafa, Delphine Gleize, Émilie Deleuze, François Bégaudeau, Hafsia Herzi, Isabelle Huppert, John Cale, La Prisonnière de Bordeaux, Patricia Mazuy, Pierre Courrège
Vincent RAYMOND 01/09/2024 01/09/2024
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