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Mareike Engelhardt (“Rabia”) : « Ce système fait écho au Lebensborn mis en place par les nazis » 

Dernière modification le 27/11/2024 à 14:29
Par Vincent RAYMOND Publié le 23/11/2024
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Temps de lecture : 15 min.
Mareike Engelhardt, visiblement ravie d'avoir décroché trois prix à Sarlat / Photo : © Aurélie Delvenne
Mareike Engelhardt, visiblement ravie d'avoir décroché trois prix à Sarlat / Photo : © Aurélie Delvenne

Triplé gagnant au palmarès du Festival de Sarlat où il a remporté trois Salamandre d’or (Prix du public, du Jury Jeune et d’interprétation féminine pour Megan Northam), “🔗Rabia” est une plongée dans l’enfer de jeunes occidentales radicalisées, attirées en Syrie pour devenir les “repos des guerriers“. Conversation avec la réalisatrice.

Vous avez tourné à Sarlat dans les entrepôts de France Tabac qui viennent de se transformer en studios. Pourquoi ce choix ?

Mareike Engelhardt : Cette option d’usine était intéressante pour moi, parce que j’avais envie de raconter via le décor, l’ascension du personnage, mais aussi cette idée d’une usine à procréation, qui, pour moi, est derrière ce système mis en place en Syrie. Comme ce n’est pas quelque chose dont elles peuvent parler, qu’elles peuvent formuler, il le fallait transmettre autrement. Quand j’ai vu cette salle de prière, qui, pour moi, me fait penser au ventre de la mère, je me suis dit qu’il y avait des belles scènes qu’on pouvait placer. Et ça s’est goupillé comme cela. C’était vraiment bien, parce que cette usine a l’aspect d’une usine, mais aussi des fenêtres très graphiques, l’idée des escaliers — donc l’ascension avec les ouvertures en haut, de lumière… Tout y était. C’était une énorme chance pour moi que la Dordogne ait dit oui à mon décor préféré !

Quelles sont les contraintes positives et négatives d’un tournage en huis clos ? 

Les énormes contraintes positives, c’est qu’on peut vraiment travailler de manière très concentrée, avec l’équipe : il n’y a pas de déménagement, ni en fin de journée de : « alors, on visite le décor du lendemain ». Parce que c’est la chambre d’à côté. C’est vraiment chouette en termes d’énergie dépensée. Pour la déco, il y a l’avantages de pouvoir construire un décor et de voir en passant dedans exactement ce qui va avec quoi, comment fonctionnent les couleurs — dans mon cas, c’est des styles très différents, d’étage en étage. C’était vraiment génial. Le seul côté négatif qui me vient à l’esprit, c’est pour la même raison, qu’on était enfermés dans ce lieu pendant 4-5 semaines. Et même si c’est que de la fiction, il y avait quand même quelque chose de très oppressant et psychologiquement un peu dur à porter pour tout le monde, à cause de ce sujet-là.

Cela a-t-il permis de tourner de manière chronologique afin de permettre aux comédiennes de maintenir dans leur tension et la progression  dramatique ?

C’était l’idée. On a fait tous les extérieurs ensuite en Jordanie, mais tout ce qui se passe à l’intérieur de la maison a été tourné de manière chronologique. Avec le désavantage qu’on a commencé avec plein de scènes de figuration. C’était un peu compliqué à gérer sur les tous premiers jours. Mais ça a facilité l’évolution de découvrir avec elles cette maison. Et de traverser les étapes en temps réel, tous ensemble.

Vous parliez de fiction. L’empreinte du réel est cependant très forte. Par quel biais avez-vous eu connaissance du sujet ? Un élément personnel vous a-t-il touché pour traiter de cette question-là ?

Je me suis documentée de toutes les manières possibles. Comme c’est un sujet plutôt loin de moi, c’était nécessaire de faire vraiment un travail très, très, intense sur plusieurs années, jusqu’au tournage en fait, et d’être bien accompagnée. J’ai trouvé le sujet d’abord via des articles dans les journaux et après en rencontrant des filles qui sont revenues — deux journalistes plutôt spécialisées là-dedans, Céline Martelet et Edith Bouvier, qui ont beaucoup travaillé sur le djihad féminin — j’ai compris l’existence de ce système de soumission des femmes pensé et exercé par une femme. 

Le personnage de cette directrice de maison, Oum Adam, m’intéressait, m’intriguait, me fascinait, mais aussi ce système-là, parce qu’il faisait écho au Lebensborn, qui avait été mis en place par les nazis pendant le nazisme, avec exactement la même idée de la création de la race pure pour prendre un jour le pouvoir sur le monde. Ça a créé un parallèle avec mon histoire allemande très, très personnelle et familiale. Mais je n’ai compris que quelques années après seulement que j’étais sur des questions très fortes et fondamentales pour toute ma génération d’Allemands, à savoir : « comment c’était possible, qu’est-ce que j’aurais fait à leur place, jusqu’à où l’humain peut-il aller et pourquoi ? »  Je ne pense pas qu’il y ait des réponses claires et faciles à ces questions, mais pour moi en tout cas, il y avait une nécessité de les traiter.

Ces maisons sont assimilables à des maisons closes dirigées par une femme…

Oui je pense qu’il y a un côté très commercial derrière tout ça, évidemment, comme dans beaucoup de sectes, quand on creuse un peu : c’est souvent pour l’argent ou pour le sexe. Je ne suis pas une experte de toutes les sectes mais à chaque fois, quand on va au bout, c’est quand même ça qui est derrière tout ça. Il y a quelques hommes qui s’enrichissent ou disposent librement des corps des femmes.

Soudain, le vide… / Photo /©FilmsGrandHuit

Avez-vous pu échanger avec des jeunes femmes qui sont revenues ? On sait que les États dont elles sont originaires n’acceptent pas toujours qu’elles reviennent. Leur parole est-elle facile à recueillir, dans la mesure où certaines sont parfois retenues par les services de renseignement ?

C’était étonnamment facile. Nous avions fait un court-métrage avant ce long, Nos lions, une sorte de prologue qui traite déjà de ce sujet-là. Pour ce film-là, on a commencé en 2015-2016 à nous intéresser à ces témoignages. À l’époque c’était étonnamment facile de rencontrer ces femmes, C’était des filles qui avaient besoin de parler, d’exister, de raconter leur histoire et qui n’étaient pas ou peu surveillées à l’époque. Parce que leur discours de victime fonctionnait extrêmement bien — leur argumentation de « petites femmes un peu naïves qui ne savaient pas où elles allaient, qui suivaient un homme mais c’était pas de leur faute elles se sont laissées entraîner et puis voilà »…

Tout ça a vraiment bien marché en justice pendant toutes ces premières années et a fait qu’elles étaient soit libres, soit avec la contrainte de devoir venir pointer une fois par semaine. Mais il n’y avait aucune conséquence. Heureusement, ça a changé.

Une rencontre particulière a-t-elle joué le rôle décisif ?

Oui, la toute première rencontre avec une jeune femme de Saint-Etienne a été un déclic parce que j’y allais avec beaucoup d’appréhension — c’était difficile parce que je jugeais fortement ses actes et je ne savais pas comment faire pour me pour trouver une entrée humaine à ce personnage. En la rencontrant, il s’est passé quelque chose que j’avais espéré qu’il pourrait se passer dans le film : d’une certaine manière, le monstre est devenu humain. J’ai entendu et compris qu’il y a des milliers de raisons pour son départ, qu’il a une motivation presque politique derrière ses choix d’une injustice qui la révolte dans le monde et à laquelle elle pense avoir trouvé une réponse en allant en Syrie. 

J’ai compris comment Daesh se sert des besoins des adolescentes et adolescents — qui naissent quand même dans un monde ne parlant que de sa fin, où il est difficile d’avoir des rêves, de l’espoir quand on regarde autour de soi. Daesh se sert de cette frustration, de cette colère ; des situations de vie, aussi ,de jeunes gens qui souvent ont peu de perspectives et leur propose des solutions qui n’ont rien à voir avec leur problèmes — on est d’accord — mais qui semblent convaincants. Ils ont des systèmes de pensée tous faits, des réponses à toutes les questions ; ils leur disent très clairement quoi faire quand ils se lève le matin, comment et à qui parler ; quelle route, quel chemin prendre dans la vie, combien d’enfants avoir et avec qui…

Même ce qui se passe après la mort ! C’est très chouette, quand on est rempli d’angoisse d’avoir un système comme ça qui te recueille. En plus, toute une famille tout d’un coup s’ouvre à toi avec des amis, des pères, des mères de substitution…  Il y a quelque chose qui est proposé comme dans n’importe quelle secte, qui peut être rassurant. C’était important pour moi de m’éloigner de l’Islam pour souligner ce fonctionnement.

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Comment avez-vous fait pour que le film soit “regardable” 

J’ai dû faire des choix. Par exemple, comment raconter la violence dans un lieu comme ça ? La journaliste avec qui je travaille dit que je suis à 20% de la violence réelle du lieu… Quand les gens sortent du film je me dis heureusement qu’il n’ en y avait pas plus ! C’était important moralement de ne pas faire semblant — ce n’est pas le Club Med —,  mais ce n’était pas nécessaire non plus de tout montrer. On a dans la tête toutes les images des médias de cette violence des rues de Raqqa ; ce n’était pas nécessaire de remontrer des têtes coupées.

J’ai essayé de le travailler au son : tout est dans la bande-son. Dans les traces qui sont laissées sur le corps des filles, on retrouve aussi la violence. Il y a quatre moments clés dans l’évolution du personnage, c’était important de montrer comment la violence est instrumentalisée dans l’ascension de Rabia.

Pourquoi ce nom de Rabia ?

Une fois là-bas, on prend le nom de son mari et s’il n’y a pas de mari, un nom islamique est donné. “Rabia” veut dire la colère mais aussi le jardin. J’aimais bien cette idée qu’elles ne savent pas très bien l’arabe. La plupart de celles qui  arrivent là-bas et ne parlent ni l’arabe ni ne connaissent le Coran : il y a quelque chose d’une appropriation culturelle très forte où tout d’un coup elles deviennent les expertes de cette religion en quelques mois ou semaines et je trouvais intéressant de jouer là-dessus.

Comment avez-vous choisi vos comédiennes ?

Mégane [Northam, NDR],  je l’ai choisie je l’ai choisi très très tôt. Du fait d’un retard à cause d’un manque de financements, elle a fait d’autres films avant le nôtre, mais quand je l’ai castée elle n’avait encore jamais fait de long métrage. J’avais très envie d’un visage qu’on n’avait jamais vu pour garantir que le spectateur découvre ce visage pour la première fois et n’ait pas d’images d’autres films qui interfèrent et rende cet univers le plus crédible possible. Outre un panel de jeu extrêmement large et le fait d’être une super comédienne, Mégane a une spécificité : une forme de dureté dans le regard, une profondeur.

C’est aussi quelqu’un de très politisée, intelligente, qui sait ce qu’elle incarne. Il y avait un dialogue possible entre moi, elle et ses femmes autour de ce sujet qu’elle a défendu tout en sachant vers quoi elle allait. Parce qu’à des moments ça faisait un peu peur à tout le monde..

Lubna [Azabal, NDR], je la connais depuis Incendies. C’est une comédienne que j’aime vraiment beaucoup. Quand on s’est rencontrées, elle connaissait vraiment bien Oum Adam, cette marocaine sur qui est basée son personnage. Elle la suit depuis des années. C’est une figure très connue dans le monde arabe, qui la fascine autant que moi pour les mêmes raisons parce que c’est une femme très intelligente et éduquée qui a fait ses études en France — rien de tout ça a été inventé — et qui est depuis des décennies un élément-clef de ce système de terrorisme et qui change de groupe parfois. Elle avait “envie” — ce n’est peut-être pas le bon mot — de l’incarner, ce qui a fait qu’elle a dit oui tout de suite.

Rabia de Mareike Engelhardt (Fr.-All.-Bel., 1h51) avec Megan Northam, Lubna Azabal, Natacha Krief… En salle le 27 novembre 2024.

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